21/01/2012

" Je crois en la vigueur de la force citoyenne et je lui fais confiance dans son expression en 2012." Discours de voeux de Dominique Bertinotti



Cher(e)s ami(e)s,

Permettez-moi tout d’abord d’adresser mes plus vifs remerciements à Fabrice Peltier qui est l’auteur de nos sapins de Noël recyclés cette année, de nos nouveaux lustres temporaires (je rassure certains), bref du relooking de notre Mairie, la projetant du XIXème au XXIème siècle. Permettez-moi aussi de vous dire que c’est toujours avec grand plaisir que je partage ces moments avec vous, que je vous accueille ici dans votre diversité, dans le respect de vos opinions, de vos choix de vie et de vos engagements.

Nous voilà à l’aube d’une année importante pour le destin de notre pays. Nous venons de  connaître une année où l’intensité de la crise économique, écologique, pensons à Fukushima, a mis en exergue les rudesses et les contradictions de la mondialisation soulignant que les victimes des crises sont avant tout celles et ceux qui  étaient déjà auparavant les plus abandonnés. Cette violente crise financière et boursière a entraîné le monde dans une récession de grande ampleur, jamais les inégalités ne se sont autant creusées. Comme le soulignait récemment un sociologue : « L’image n’est plus celle d’une société à deux vitesses. Désormais une partie de la société a le sentiment qu’elle fait marche arrière parce que l’autre fait marche avant ». Vision réaliste ? Vision catastrophiste ? Des analystes font un parallèle avec 1929 et le krach boursier. Peut-on convoquer ainsi l’Histoire ?

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L’Histoire, dites-vous ? Ecoutez :
« Il est impossible de laisser l’Etat dans le danger sans cesse imminent auquel l’expose un déficit tel que celui qui existe, impossible de continuer à recourir chaque année à des palliatifs et des expédients, qui, en retardant la crise, ne pourraient que la rendre plus funeste. »
A votre avis, qui est l’auteur de ces propos ? Nicolas Sarkozy, François Baroin, Angela Merkel ? Et la date : en 2008,  en 2011 ?
Non, l’auteur : un ministre des Finances, certes, plus exactement un contrôleur général des finances, un siècle, le XVIIIème : Calonne, Ministre des Finances du Roi Louis XVI s’exprimant ainsi le 22 février 1787 devant l’assemblée des notables à Versailles. A quelle occasion ? Une situation financière catastrophique de la France, comme il le dit en des termes de l’époque « les finances étaient dans un grand dérangement », une dette chiffrée à plusieurs centaines de millions, frisant le milliard d’emprunts et Calonne, loin d’être un  révolutionnaire, voire même tout simplement, loin d’être un homme de cette génération des Lumières soumet une réforme fiscale qui, pour réussir, suppose l’adhésion de l’aristocratie. Alors il dénonce les « abus », on dirait aujourd’hui les « niches fiscales ». Voici ses propos :
«  Les abus qu’il s’agit aujourd’hui d’anéantir pour le salut public, ce sont les plus considérables, les plus protégés, ceux qui ont les racines les plus profondes et les branches les plus étendues. Tels sont ainsi les abus dont l’existence pèse sur la classe productive et laborieuse, les abus des privilèges pécuniaires ; les exceptions à la loi commune ; et tant d’exemptions injustes qui ne peuvent affranchir une partie des contribuables qu’en aggravant le sort des autres. »…
Et de proposer :
« J’ai dû dévoiler au Roi cette triste vérité et le pénétrer de la nécessité d’employer les moyens les plus efficaces pour y apporter remède. Mais quels peuvent être ses moyens ?
Toujours emprunter ferait aggraver le mal et précipiter la ruine de l’Etat.
 Imposer plus ferait accabler les peuples que le roi veut soulager.
Economiser, il le faut sans doute. […] Mais l’économie seule, quelque rigoureuse qu’on la suppose serait insuffisante et ne peut être considérée que comme moyen accessoire. »
Alors Calonne fait au roi une proposition de réforme fiscale majeure, souhaitant ainsi «ramener l’impôt à son principe fondamental, le porter à sa vraie valeur, en ne surchargeant personne, et [en rendant] tout privilège inapplicable». Ce n’était même pas l’abolition mais simplement   la limitation de l’ancien système inégalitaire et irrationnel. L’aristocratie qui aurait dû consentir à quelques abandons majeurs en matière d’égalité fiscale rejeta d’un revers de main cette réforme, l’envoyant aux oubliettes. Calonne fustigea alors en vain l’égoïsme des aristocrates. On sait que la crise de la dette publique fut un des fondements principaux de la Révolution, même si à l’approche de 1789, s’y ajoutèrent les dimensions politique, économique et sociale.
Moi je vous dis que 2011 n’est pas la répétition de 1929, mais prend des allures de contexte pré révolutionnaire. Faudra-t-il alors pour en sortir, en passer par une nouvelle nuit du 4 août 1789 qui a vu l’abolition des privilèges ?
Et si je me permets ce parallèle, c’est qu’aujourd’hui la crise n’est pas simplement économique, politique ou sociale, elle est aussi une crise de civilisation, une civilisation dans laquelle l’humanité est menacée par l’indifférence.


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N’est-ce pas consternant que parler de l’école, de l’hôpital et de la justice aujourd’hui dans notre pays, ce n’est plus aborder ce qui fait leurs forces, c’est malheureusement décrire leurs crises, les malaises de leurs agents et les frustrations de leurs usagers ? Quelle est cette société dans laquelle pour se nourrir, se soigner, se loger, se chauffer, tout devient l’objet d’une terrible marchandisation ?

-    Qu’est-ce qu’une société qui continue de vivre au rythme des agences de notation ?
Dans un article récent du Parisien, à l’occasion du vote du budget de la Ville de Paris, la responsable du département Finances publiques de l’agence de notation Standards and Poor’s, répond à la question : « vous envisagez d’abaisser la note [triple A de la Ville de] Paris, pourquoi ? » Elle répond : « la mise sous surveillance négative de la note de la Ville de Paris est directement liée à la mise sous surveillance négative de la note de la France », et d’ajouter : « de notre point de vue, la note d’une collectivité ne peut pas être supérieure à celle de l’Etat, donc si la note de la France baisse, celle de Paris baissera aussi ». Autrement dit, comme la France vient de perdre son triple A, Paris va perdre son triple A. Raisonnement absurde, vous en conviendrez, raisonnement tenu par ce qu’on nomme nos élites !
Et si ce n’est pas l’agence Standard and Poor’s qui nous le dit, qu’à cela ne tienne, tournons-nous vers l’Agence Moody’s qui entend faire la pluie et le beau temps sur la gestion financière du monde. Au fait, savez-vous que son fondateur, John Moody, convaincu  que l’économie américaine pouvait prospérer sans fin, déclarait en 1927, deux ans avant le krach boursier de 1929 « nous vivons dans une nouvelle ère ! ». Quel visionnaire !
Insupportable cette prise de pouvoir des organismes financiers qui réduit notre société toute entière à des impératifs de rentabilité financière. Et je ne suis pas loin de partager les propos exprimés récemment par ce collectif de philosophe, sociologue, politologue dans une tribune du Monde : « Alors que le navire de Maastricht s’est déchiré sur les récifs de la crise financière, les capitaines s’épuisent à coller des rustines sur les débris qui flottent... dressant un constat sévère mais pas infondé d’une construction européenne où « Une idée a servi de clé de voute à l’architecture européenne depuis Maastricht  à savoir que les marchés seraient plus intelligents que les gouvernements et les électeurs… et que la zone euro aurait été conçue pour éliminer les politiques volontaristes et placer les Etats sous le pilotage automatique des marchés » Vrai beau débat à propos de l’Europe.
Mais force est de constater que rien n’échappe à ces agences de notation. Savez-vous par exemple que l’Assistance Publique des Hôpitaux de Paris a été récemment notée par l’Agence Standard and Poor’s ?

-    Et donc qu’est-ce qu’une société qui rogne sur l’égalité d’accès aux soins ? La santé va bientôt devenir un produit de luxe. Quelle régression !
A ce titre, le combat pour l’Hôtel-Dieu est emblématique de la crise que traverse notre système de santé. En espérant réaliser une « juteuse opération de spéculation immobilière », la direction de l’AP-HP a vu davantage dans cet hôpital historique, un placement financier, qu’un lieu de santé pour tous, quel que soit son niveau de ressources, et d’excellence médicale en plein cœur de Paris.
Ceci exprime avec force le délitement d’une société dans laquelle tout est susceptible d’être acheté ou vendu. L’hôpital public est en danger, personne ne doute qu’il doit s’organiser et s’adapter à la médecine du XXIème siècle, mais n’est-on pas en train d’assister à la création d’une médecine à deux vitesses : une médecine de confort pour ceux qui en ont les moyens. Aux pauvres, le minimum légal. Les cliniques privées vont-elles continuer de s’emparer de la médecine rentable ? Et que dire des assureurs privés qui pourraient se faire une santé sur la santé publique au moment même où de plus en plus de malades retardent, pour des raisons économiques, la consultation médicale. Ils sont déjà 4 millions de personnes à ne pas avoir de complémentaire santé ou à renoncer aux soins. A la question de la santé s’ajoute celle cruciale du logement.

-    Qu’est-ce qu’une société dans laquelle l’accès au logement devient un défi à chaque étape de sa vie ?
Les dépenses de logement pèsent de plus en plus dans le budget des Français qui devient le premier poste budgétaire. La hausse des prix creuse les inégalités au détriment des jeunes, des locataires du parc privé et des accédants à la propriété. En France, nous comptons près de 10 millions de mal logés, soit presque 1 Français sur 6. Peut-on imaginer de continuer à accepter de payer aux environs de 600€ par mois pour une chambre de bonne de 12 mètres carrés dans Paris ?

-    Qu’est-ce qu’une société où nombre d’hommes et de femmes ne parviennent plus à se chauffer ou bien sont contraints de réduire considérablement leur consommation énergétique ?
Près de 4 millions de Français sont en situation de précarité énergétique et la seule réponse aujourd’hui reste du domaine du caritatif où des livreurs de fioul ont décidé de venir en aide aux foyers les plus modestes grâce à une taxe qui finance des « bons de  chauffage » de 300€ distribués par les restos du cœur.

-    Qu’est-ce qu’une société qui fait douter les parents dans les capacités d’une école à assurer un avenir meilleur à leurs enfants ?
Pour réussir, il ne suffit plus d’aller à l’école, de bien travailler, le recours aux aides scolaires payantes devient incontournable. 3 étudiants de médecine sur 4 doivent débourser jusqu’à 3000 € pour des cours privés afin de se préparer au concours de 1ère année et espérer continuer ainsi leur cursus. Inadmissible qu’il revienne à la famille, et non à la collectivité, de payer ce qui constitue en définitive un investissement pour l'avenir. Et il est toujours aussi dur d’être fils d’ouvriers quand on sait qu’à diplôme égal, le milieu social d’origine favorise encore les favorisés et défavorise encore les défavorisés. Loin de s’estomper, l’écart se creuse.

-    Que penser d’une société où, lorsqu’on ferme une entreprise, on parle de plan « social » pour désigner souvent ce qui est en réalité un plan « boursier », avec des suppressions d’emplois qui permettent aux actionnaires de garder des taux de rentabilité à deux chiffres?

Alors oui, on peut dire que la financiarisation a envahi les secteurs essentiels de notre vie. Ce n’est pas un hasard si les propositions des artistes Dey, Speedy Graphito, Igor Kralik, JR et du collectif H5 pour la carte de vœux, aient toutes mis l’accent sur cet aspect de notre société, avec pour forte revendication la liberté. Merci à chacun pour ce bel engagement d’artiste-citoyen. 
Face à ce malaise existentiel profond et diffus, remettre l’humain au cœur de tout devient un impératif. Pour cela, il importe d’agir sans attendre pour transformer nos modes de production et de consommation et rendre nos modes de vie soutenables pour nous et nos enfants.
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Non, nous ne sommes pas condamnés à voir les inégalités s’accroître, non la mondialisation libérale n’est pas la seule possible, oui on peut aller vers un nouveau mode de vie plus respectueux de l’environnement et des personnes mais encore faut-il le vouloir et faire preuve d’un peu d’imagination.
Et si, et si, et si… Et si on changeait tout ? Et si on commençait par remettre l’humain au cœur de tout ?
-    Et si on changeait les finalités de l’économie ?
Anticiper la production d’énergies nouvelles, faire muter l’industrie vers les technologies propres, investir dans la recherche, raccourcir les circuits de distribution des producteurs aux consommateurs, bref la croissance verte, voilà autant d’opportunités d’emplois et de réponses à la crise. A notre modeste échelle, dans notre arrondissement, et entre autres grâce aux réflexions menées par les habitants dans le cadre des ateliers du futur, nous allons pouvoir travailler ensemble sur le développement du transport fluvial. C’est à cette fin que nous avons mené à terme en juin dernier une proposition du Conseil de Quai en réalisant le premier marché flottant du 4ème proposant des fruits et légumes d’Ile-de-France acheminés par bateau. Nous allons maintenant travailler à créer un marché alimentaire de produits issus des circuits courts, dont l’implantation pourrait se faire au cœur du Village Saint-Paul.
Changer les finalités de l’économie, c’est penser autrement le tourisme, c’est offrir la possibilité aux 13 millions de visiteurs annuels dans nos quartiers ou à une grande partie d’entre eux, la possibilité de vivre Paris comme les Parisiens dans le respect de ses habitants.  Bref un tourisme de partage entre visiteurs et résidents. Un syndicat d’initiatives, un label de qualité, des parcours touristiques nouveaux, des relations nouvelles entre habitants et touristes seront au programme de 2012.

-    Et si on réinventait enfin la démocratie ?
Il n’est plus un article, il n’est plus une analyse d’expert qui ne revendique un véritable regain de démocratie, condition sine qua non pour que les sorties de crise soient partagées par l’ensemble de la population et non pas subies par elle. Ce n’est pas en en rabattant sur le rôle du politique, comme le montre l’exemple récent de l’Italie, c’est-à-dire en s’en remettant à des techniciens de la finance, que l’on trouvera des réponses d’avenir. Il se pourrait que, d’ici quelques années, leur entrée soudaine sur la scène politique apparaisse rétrospectivement comme une manœuvre désespérée d’un système finissant, le mépris démocratique en plus.
Oui nous pouvons agir autrement dès aujourd’hui. Dans le 4ème, nous commençons à avoir cette tradition démocratique qui s’incarne et qui va continuer à s’incarner dans les ateliers du futur. 150 personnes tirées au sort ont planché sur l’agriculture urbaine, le logement, le commerce de centre-ville, la jeunesse et le rôle de notre hypercentre. Et le 25 janvier prochain, ils vous présenteront, lors d’une grande réunion publique, leurs avis citoyens et leurs propositions concrètes.
L’an dernier, je vous disais que « la société comme elle est, demande à être traitée en adulte, cela suppose de se projeter dans le temps de la souveraineté partagée et des décisions politiques co-construites ». Plus que jamais je réaffirme cette nécessité, non seulement pour notre arrondissement mais pour l’ensemble de la société. Et cette société ne peut se projeter dans un avenir démocratique que si elle n’oublie pas. Et en 2012, elle n’oubliera pas de rappeler ce qu’a signifié la rafle du Vél’ d’Hiv, expression d’une période pendant laquelle a été utilisée la peur des peuples, la peur de l’autre, où l’on a banalisé la xénophobie et l’antisémitisme.

-    Et si on changeait la société pour y exprimer plus de solidarité et de fraternité, ce troisième terme de notre devise républicaine si galvaudé ?
C’est le sens de la récente ouverture du pôle seniors destiné à tous, nouveau service public qui met à disposition compétences, expériences et savoir-faire et offre des échanges de services, des activités physiques et de bien-être, un espace Internet ou encore des cycles santé. Autant d’occasions pour un vrai mélange des générations en lien avec le Pôle Parents, juste à côté.
Cette même démarche, nous la retrouverons dans la réalisation de la maison intergénérationnelle  quai des Célestins. Les premiers coups de pioche vont être donnés début 2012 : 45 studios pour jeunes travailleurs et 47 studios pour les plus de 60 ans.
Solidarité également quand notre initiative en matière d’urbanisme permet la réalisation d’un immeuble quai Henri IV de plus de 130 logements, dont plus de la moitié sera dédiée au logement social et consacrée à de grands appartements susceptibles d’accueillir les familles.
Les familles : j’espère qu’enfin, au niveau national, on prendra en compte les évolutions et les transformations qui marquent les familles. La loi a du retard et ne s’est pas encore adaptée aux multiples façons de former une famille. Cela doit se traduire par une transformation majeure de la définition du cadre familial, ouvrant la possibilité d’union pour des personnes de même sexe et la liberté de penser les liens de parentalité dans des configurations variées. Autrement dit, oui au mariage homosexuel, oui à l’adoption par les couples homosexuels ou pacsés. A quand la reconnaissance du statut de parent social, différent de celui du géniteur ?


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Vous l’avez compris, la période que nous traversons impose une lucidité radicale, et qui dit lucidité radicale, dit mesures courageuses et audacieuses. Amartya Sen, prix Nobel d’économie, écrivait avec beaucoup de justesse : « qu’est ce qui devrait nous tenir éveillés la nuit ? Les tragédies que nous pouvons empêcher. Les injustices que nous pouvons réparer »
En cette année 2012, je nous invite, je vous invite, à refaire société, refaire société par le côté gauche, de cette gauche qui a pour mission de ne pas se réduire à être celle qui corrige à la marge les inégalités de revenus. Jusqu’à présent dans le monde intellectuel, toute réflexion sur les inégalités a porté sur la bonne distribution des richesses entre les individus et s’est contentée de se demander quels sont les écarts acceptables entre eux. Aujourd’hui, il devient urgent de changer de focale car il s’agit d’organiser un monde commun. Et c’est donc d’une forme sociale qu’il faut discuter et pas seulement d’une forme de distribution.
La société française affrontera d’autant mieux ces défis qu’elle sera plus consciente de ses atouts. Pour cela, il faut sortir du découragement : première règle pour reprendre courage, il faut déjà cesser de chuter. Deuxième règle : retrouver la vitalité. Troisième règle : il faut chercher la force là où elle se trouve. Je crois en la vigueur de la force citoyenne et je lui fais confiance dans son expression en 2012.
Aujourd’hui, on assiste dans notre monde aux révolutions arabes avec toute leur part d’incertitude et de bonheur. On assiste au mouvement pluriel des révoltés ou des indignés. Autant d’indicateurs forts qui nous sont lancés. Sont-ils l’expression d’un climat pré révolutionnaire, encore que je sache que l’histoire ne se répète jamais. D’ailleurs le titre de l’article de ce collectif dont je vous parlais précédemment est : « contre le discours dominant sur la dette publique : l’insurrection démocratique ». Il conclut de la sorte : « Face à la surdité des élites, une insurrection démocratique est nécessaire en Europe comme d’  ailleurs aux Etats Unis, dans le monde arabe, en Russie. Il s’agit de refonder la démocratie dans le champ politique et …l’élargir au champ économique, L ‘horizon semble bouché : dégageons le en réinventant notre démocratie ». J’en suis convaincue, comme je suis convaincue que nous ne sortirons de cette crise par le haut que si nous saisissons l’opportunité de réformer radicalement la trajectoire que prennent l’économie et la planète.
Alors, pour 2012, pour vous personnellement, d’abord, je vous adresse en toute simplicité mes vœux les plus amicaux et chaleureux de bonheur, de santé, et de succès. Que 2012 s’avère une année pleine de dynamisme et d’avenir !
Enfin, quand on espère de la gauche, alors on fait appel à Victor Hugo qui écrivait : « du verbe de Dieu est sortie la création des êtres, du verbe de l’homme sortira la société des peuples. (…) Non ne nous laissons pas abattre. Désespérer c’est déserter. Regardons l’avenir. » Je vous y invite avec confiance.